# Created 2024-06-20 jeu. 15:24
#+title: 7d.nz
#+author: Phil. Estival
* • [2021-03-09 mar.] Données, santé, souveraineté                       :fr:
Un plan, une initiative, un début d'initiative pour
remplacer les systèmes d'exploitation qui équipent les
hôpitaux ?

Cet été dans une salle d'attente, lors d'une prise
rendez-vous : "on doit attendre, l'ordinateur
démarre, la mise à jour prend parfois 10mn (il
veut dire 15 ou 20)."  "Je peux vous laisser
patienter" ajoute-t-il.

La fois précédente, c'est à la fac de parodontologie,
aux urgences dentaires, à la veille du premier
confinement, que l'interne attend que sa machine démarre
pour, avant de commencer quoique ce soit, coder les
actes. Ça dure tellement longtemps qu'il est trois fois
prêt et se met, vraiment cette fois, à attendre...

L'an dernier deux internes essayent de prendre une
radio (clic, clic, clic...) et l'un dit à
l'autre : "attends, là il faut faire
ctrl+alt+suppr puis sélectionner le processus
citrix, puis arrêter le process..." et ça dure ainsi
pendant encore dix bonnes minutes.

Situation complètement absurde et alarmante : cela
veut dire que le personnel n'a pas la maîtrise des
systèmes dont ils sont équipés, et qu'on les
encourage à utiliser des systèmes fermés dont ils
deviennent esclaves.

Les gendarmeries avaient mis un peu de temps à
effectuer le virage vers des systèmes libres,
qu'ils auront depuis, je suppose, su adapter à
leurs nécessités.

Bien entendu, il existe un volume de business
généré par les entreprises qui font leur chiffre
en vendant des logiciels médicaux aux
établissements (donc à l'État).  Quelle est la
part de programmes ouverts qu'ils utilisent (au
hasard ceux de codage des actes) ?  Quelle peut
bien être l'estimation annuelle du coût des
licences ?

Toutes ces questions me font réaliser qu'au lieu
de voir les budget s'évaporer en licences, il
serait plus adroit de répartir et de coordonner
un GT système composé d'un groupe d'informaticiens
dans le secteur médical — ceux qui ont par
exemple, la responsabilité d'une base de données
dans un CHU — pour dresser un inventaire et un
coût des applications par établissement : cela
veut dire investir un peu pendant trois ans pour
ensuite stopper collectivement et définitivement
cette dissipation d'énergie et de dépenses, et
accroître solidement les compétences des
responsables dans les établissements.

Le même genre d'organisation et de coordination
fonctionnerait dans les établissements scolaires,
où là encore microsoft fonctionne sur le modèle du
dealer en délivrant des licences gratuites. Les
groupes n'ont pas besoin d'être très grands et
trouver l'équipe d'informaticiens dans différentes
académies qui consacrent du temps pour mettre en
place un plan de gestion des parcs informatiques
scolaires est non seulement un travail gratifiant
et salutaire qui permet aussi de gagner des
compétences, qui ne présente pas de surprises
majeures ou des difficultés insurmontables
(en tout cas moins que de cautionner des tombolas
du genre parcour'sup) et qui n'aient déjà été
traitées. Mais voilà : des applications fermées ne
fonctionnant que sur windows et pas dans wine
doivent être remplacées...

Il est toujours temps de regagner la maîtrise sur
les systèmes en places. Qu'est ce qui explique que
les gendarmeries aient franchi le pas et pris une
décision qu'avec le temps on peut confirmer comme
étant la seule rationnelle, mais que les écoles et
les hôpitaux dussent subir le pourissement de
cette situation. La pression de lobbies ?
Lesquels ?  Avec des applications de plus en plus
développées sur les autres systèmes en lignes que
sont les navigateurs web, il y a de moins en moins
de dépendances vis-à-vis de cet OS, qui passe son
temps à faire on ne sait quoi et dont on pourrait
se désencombrer, à défaut de quoi tous les
discours sur les souverainetés nationales des
données ne sont que du vent.

Pour ma part, je possède un raspberry pi mini
qui boote, opérationnel, avec écran clavier
souris, pile réseau, environnement graphique et
système de fichier sécurisé en 32sec, et quand je
dis opérationnel ça veut dire avec lequel on
puisse travailler, sans attendre la fin d'un
sablier ni l'arrivé d'un trombone en vélo.

A la grande table des idées,
Coralie Lemke, journaliste scientifique agite le
risque qui pèse sur les données de santé des
hôpitaux, confirmé par le hack d'un établissement
en février dernier.

Alors à quand du libre dans les hôpitaux ?